Tu viens de fermer la porte et je suis sans voix. Alors, toi aussi tu pars ? Blottis au nid de papier, même les mots se taisent. Ils n'ont plus cours. Doucement, des images voltigent, ton loup couché à mes pieds, les glissades du vent sur le pré en arrière, la berçante sur la vieille galerie de bois, les longues routes longues, les feux de camp aux soirs, nos longues discussions, nos silences, nos connivences, ton accent improbable et tes carnets à la petite écriture si grande. Sur les blogs, les réseaux, on parle de toi. Moi, muette, j'écoute tes pas dans la lumière. Ce soir je ne sais plus écrire.
Ile Eniger