L’échelle de mes mots cherche un appui dans l’air. Je flotte comme une eau sur ce qui n’est pas dit. Tout un peuplede mots brise l’enveloppe du silence. Je vais de l’un à l’autre sans vraiment les connaître. Dans la maison des saisons, le temps claque la porte. Le ciel se couche au ras du sol. Je joue avec les arbres, ces animaux de sève aux jappements de feuilles. Je suis resté la boue, la bouse, la rivière. J’avance en verbivore dans l’herbe du poème. Par-delà ses ossements, il m’arrive encore de parler à mon loup. Au détour d’un mot, ma main se pose sur ses poils perdus.
Jean-Marc La Frenière
Nous sommes loin l’un de l’autre mais le sommes de si près que nous sommes ensemble. J’écoute les ailes de la pluie virer entre les arbres. Tu passes à l’intérieur de moi comme une source d’eau claire. Que puis-je faire sinon t’aimer, rien d’autre que t’aimer. Tout le reste en découle. Notre lumière efface l’ombre.
Jean-Marc La Frenière