25 septembre 2024
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Depuis que tu es parti où je ne sais pas que tu es, je continue à te partager notre vie. Ce nous qui arbitrait tous nos gestes pour inventer un vivre ensemble qui nous était essentiel. Aucun mouvement d'agitation ne me capture, ne me captive, ne me déroute. Tu es plus que là, tu es partout. Et qu'il pleuve ou qu'il vente, cette immensité lumineuse me redonne la force du noyau. Pourtant, même le chat s'est envolé, comme toi un jour de juillet, laissant les mêmes larmes et la trace de ses pattes douces sur le bord de mon âme comme tu y as laissé l'empreinte du bonheur. Je fuis ceux qui me voudraient "passer à autre chose", comme si l'amour était un produit remplaçable. Comme si le but était de tout combler, le vide, la douleur, le quotidien. Comme si tout devait passer alors que c'est nous qui passons, alors que chacun de mes pas solitaires porte l'accompagnement du rien éblouissant de ta présence absente. Et à chaque bout de soir, dans le soleil qui s'éteint, je me rappelle que rien ne meurt, que tu es ma maison, que je ne vivrai pas ailleurs.
© Ile Eniger - L'ordinaire des anges (à paraître)