Les jours de mai ont tricoté une bien jolie fête. Le calendrier l'a notée, les enfants en secret ont préparé des cadeaux. Des mots, comme moineaux aux cerisiers ont fait des dessins, des récitations, des lettres. Quelque chose d'intime s'est tissé pour installer des heures gaies, des fenêtres ouvertes, des bouquets, pour celles appelées Maman. Quand tout viendra, à point nommé, l'espace sera fêté d'appels, de présences, de pensées, ou de toutes autres formes de dire et d'être. Les maisons s'envelopperont d'une douceur particulière. On s'aimera légers, heureux, des heures joyeuses feront barrière à la laideur un moment vaincue. Le soleil gardera en mémoire le goût suave des baisers des petits de tous âge et l'émotion fragile et forte des mères. Le temps, beau joueur, aura offert sa parenthèse tendre.
Ile Eniger – L'ordinaire des anges (à paraître)