Le manque ampute le bonheur chaque souffle un peu plus. Dans la maison seule, le jour peine. Le corps de l'absence tout entier y respire. De mauvaises herbes en rêves tenaces, un mouvement de mots imprime le silence. Je n'écris que de toi. Même quand je ne dis rien, je ne parle que de toi. Je n'oublie ni nos lilas, ni la rosée sur les joues des iris, encore moins l'innocent et sensuel parfum de nos roses dans la montée du soir juste après la pluie. Et même si de la lumière j'ai perdu l'absolu, c'est là que je sais la marque de tes pas.
© Ile Eniger - L'ordinaire des anges - (à paraître)