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Ma renarde, pose ta tête sur mes genoux. Je ne suis pas heureux et pourtant tu suffis. Bougeoir ou météore, il n'est plus de cœur gros ni d'avenir sur terre. Les marches du crépuscule révèlent ton murmure, gîte de menthe et de romarin, confidence échangée...
J’ai hâte que les oiseaux reviennent recoudre les nuages, les outardes, les oies blanches, les bernaches. Je reste seul en compagnie des chaises. J’écris avec la soupe à l’alphabet, un potage d’images où l’os prédomine. Quelques virgules suffisent...
on voit resurgir partout les tempêtes l’actualité est une lame de couteau qui empale chaque oiseau dans son chant tout est abus et drame et bête lente qui s’attache à nos pas à nos yeux sauf la fleur en sa perfection artisanale tout est déçu sauf la rive...
Je vous recommande la très belle écriture de Barbara Auzou. http://lireditelle.wordpress.com
Mes nouveaux livres "Les pluriels du silence" (recueil de prose poétique) et "Elle" (Livre d'artiste avec tableaux de Emile Bellet) sont parus chez Chemins de Plume - Pour les commander : site des Éditions Chemins de Plume ou librairie ou sur le présent...
Plaisir d'être, avec mon recueil "Terres de vendanges", en bonne compagnie littéraire dans la sélection de la Médiathèque de Monaco pour le Printemps des Poètes 2024. Ile E.
Pour les enfants des favelas braquant le désespoir, pour les enfants d'Afrique aux yeux baignés de mouches, pour les enfants si maigres jouant la roulette russe, pour ceux des banlieues s'injectant l'héroïne, pour les enfants qui naissent au milieu des...
Le vase brisé Le vase où meurt cette verveine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine, Aucun bruit ne l'a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre En a fait lentement le...
C'était un temps de bruyantes agitations, de promesses fourbes, de spirales infernales, de courses effrénées à même le néant. Un temps de vernis sales, malsains, de lumières menteuses, d'intelligences mortes, d'indifférences et de paraîtres morbides....
J'attache de la valeur à toute forme de vie, à la neige, à la fraise, la mouche. J'attache de la valeur au règne animal et à la république des étoiles. J'attache de la valeur au vin tant que dure le repas, au sourire involontaire, à la fatigue de celui...
Quelques haïkus de Colette Muyard © S’entrouvre le jour Fragiles sur leurs syllabes les mots se relèvent. ** Fugace mirage Une flamme d’écureuil traverse l’aurore. ** Laine des nuages Le temps s’est emmitouflé Cocon d’un automne. ** Caresses de sève L’arbre...
La ville sale allume ses vitrines. Le mensonge clinquant argumente, repu. L'anonyme poussière a dévoré les rues de cette ville en rut qu'édentent des néons sur des façades tristes. L'échine du passant rejoint sa tanière. Des hommes et des chiens cherchent...
Elle a quitté la ville. Va à l'écriture comme d'autres au bois, au charbon, ou au rien. De cailloux en herbes, de noyaux en cerises, l'arbre est son crayon, la terre son cahier. Et les mots quand ils veulent. L'unique est sa marche. De jour, on la connaît...
Elle a quitté les remous de la ville, les remugles bourgeois, les certitudes inutiles, le ronflement des ego, les agitations rassurantes, la carotte devant l'âne. Elle a abandonné tous les débats. Ni plus ni moins qu'herbe, caillou, souffle d'air, chemin...
Je n'ai pas pour habitude de hurler avec les loups ni d'adhérer à un parti ou à un autre, je tiens beaucoup trop à mon indépendance, mon libre-arbitre et ma liberté de pensée. Je crois également qu'un minimum de réflexion et de bienveillance devrait guider...
Les mots viennent, ils disent plus qu’écrire. J’écrirais même si personne ne me lisait. Ce qui m’importe, c’est ma part d’être. Une goutte d’eau ne demande rien, ni son devenir ni sa fonction. De même la pierre, l’arbre et tout ce qui fait la vie. Le...
E lle appuie fort ses mains, ferme les yeux, dit la formule et le mur tremble. Sur les feuilles de pierres s’écrivent des paroles. Chancelle la matière. Une chaleur incurve la droite des rigueurs. Si les mots sont occultes, elle choisit ceux-là qui gardent...
Je me souviens… ça vient de loin, ça va plus vite que moi, ça sert à quoi ? Les jeux dans les feuilles aux sentiers terreux. Les heures tricotées en évitant les trous. Les promesses effacées des âmes maladroites. Les bonheurs donnés repris. Lilas, pivoines,...
À l'aube du buisson on peut voir se lever la flamme d'un oiseau la lumière se poser dans la main des feuilles la pluie enchanter ses abeilles limpides le silence à genoux et les heures offertes comme des fruits sucrés on peut voir bien des choses à l'aube...
C'est une longue marche qui oblitère le soleil et neige d'aubépines. La saison change de chaussures, le jour est moins vieux, les arbres anciens savent. Encore un beau printemps, se dit l'oiseau. Ile Eniger C’est une longue marche qui oblitère le soleil...
Le silence même est habitable. Là, sur une place d'herbes folles, où des ruines s'inventent désespérément un futur, absent de tout, je n'attends rien que la brève embuscade qu'ombre et lumière tendent depuis l'aube à mon corps au verbe d'air. Ainsi ai-je...
Le manque ampute le bonheur chaque souffle un peu plus. Dans la maison seule, le jour peine. Le corps de l'absence tout entier y respire. De mauvaises herbes en rêves tenaces, un mouvement de mots imprime le silence. Je n'écris que de toi. Même quand...
Des feuilles éparses, des débris de vieilles tempêtes, une échelle, des barreaux sautés, cassés, le soleil ou pas. La beauté c’est le regard, la manière de regarder. C'est des jours boueux à laver chaque soir pour leur donner visage. De même l'amour,...
L'heure de midi parmi les tiges qui s'élèvent. Qui pourrait alerter le champ de l'action, émerveiller l'oiseau à son tour ? Brève émergence à travers tant de livres sans liens, et ce cri étouffé entre les reliures annonçant la bibliothèque qui brûle....
"N'allez pas là où le chemin peut mener,
allez là où il n'y a pas de chemin
et laissez une trace"
Ralph Waldo Emerson
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Bandeau : Extrait photo Ile E.
Auteur : Ile Eniger - "La liseuse" tableau d' Emile Bellet
"Écrire c'est aimer sans la peur épuisante d'être abandonné"
René Frégni